Knokke a mis le point final de la présidence belge du Forum des Missions des Gardes côtières européennes (European Coast Guard Functions Forum - ECGFF). L’ECGFF est une organisation qui rassemble les Gardes côtières des différents pays européens, qui collaborent en vue de garantir la sécurité en mer. En ce jour de clôture, la Ministre flamande de la Pêche Hilde Crevits a souligné l’importance de cette collaboration entre Gardes côtières et avec d’autres partenaires, de la sensibilisation des pêcheurs et du choix de l’innovation.
Pendant deux jours à Knokke, les participants ont discuté de la sécurité et de l’ordre public en mer, et de la manière dont sa sécurité peut être améliorée grâce à la coopération transfrontalière. Les sujets ont été préparés au cours de l’année par plusieurs groupes de travail organisés par la Garde côtière belge, qui présidait le Forum. Par exemple, des ateliers ont été organisés avec Frontex, l’agence européenne des frontières et des gardes côtières, au sujet notamment de l’immigration illégale par voie maritime. Avec l'EMSA, l'Agence européenne pour la sécurité maritime, l'accent a été mis sur l'impact du Green Deal européen sur la sécurité maritime et l'écologisation de la flotte. Un atelier de l'EFCA (l'Agence européenne de contrôle des pêches) s'est penché sur le contrôle des pêches et plus particulièrement sur les nouvelles méthodes de collecte de preuves, et un groupe de travail sur la cybersécurité a cherché à identifier les défis liés à la sécurité numérique.
Nathalie Balcaen – coprésidente de la Garde côtière belge “Les 12 derniers mois ont été intenses. Nous avons très bien travaillé avec nos collègues européens, nous avons échangé beaucoup de savoir-faire et nous nous sommes inspirés les uns les autres au cours des nombreux ateliers. Le plus important, c'est que cette aventure ne s'arrête pas ici, à Knokke. Plus de coopération et plus d'événements comme celui-ci ne peuvent que renforcer le poids et l'efficacité de nos gardes côtières, ce à quoi nous continuerons à travailler même après cette présidence belge”.
Piet Pieters – coprésident de la Garde côtière belge “On ne s'en rend pas toujours compte, mais les risques de sécurité en mer sont nombreux : accidents impliquant des cargos, pollution de l'environnement, immigration clandestine... Chaque jour, de nombreux services s'efforcent de gérer ces risques et de recourir à une gestion de crise efficace pour minimiser les conséquences d'un incident. Face à des risques aussi complexes, une approche multidisciplinaire est absolument nécessaire, et le partage des connaissances entre les services est crucial. Les risques et les urgences voguent parfois littéralement d’un pays à l’autre ; la coopération internationale est donc une nécessité. La Belgique, en tant que présidente de l'ECGFF, a pris plusieurs initiatives au cours de l'année écoulée pour la renforcer”.
Cette importance de la coopération autour de la sécurité et de l'ordre public en mer, soulignée par la présidence belge, a été illustré par deux incidents récents dans les parcs éoliens au large de la côte de la mer du Nord. Lorsqu'un bateau transportant des migrants s'est retrouvé en difficulté près d'un parc éolien en 2019, nos forces de l'ordre n'ont pu localiser le sloop qu'assez tardivement. Depuis lors, un projet pilote a été introduit, visant à déployer un drone spécial de l'EMSA en mer en coopération avec nos pays voisins. Intensifier les moyens de surveiller les eaux devrait permettre de détecter plus rapidement des incidents de ce type.
En février 2022, le Plan général d'urgence et d'intervention (PGUI) pour la mer du Nord a été déclaré lors de la tempête Eunice, lorsque deux grands navires sont partis à la dérive à proximité de parcs éoliens. Le pétrolier Maersk Nimbus - avec 30 000 tonnes de cargaison inflammable à bord - s'est arrêté à 50 mètres d'une éolienne. Une catastrophe majeure a ainsi été évitée de justesse. Wiljan Meijvogel, de la direction générale néerlandaise des travaux publics et de la gestion de l'eau, a parlé au Forum du remorqueur maritime d'urgence que les Pays-Bas déploient lors de telles situations dangereuses. Afin d’augmenter sa rapidité de réaction, la Garde côtière belge a récemment inscrit à l'ordre du jour politique l'achat de son propre remorqueur de mer d'urgence.
La coopération transfrontalière se traduit aussi concrètement par des opérations maritimes polyvalentes (Multipurpose Maritime Operations - MMO), dans le cadre desquelles le contrôle de la pêche et d'autres missions des gardes côtières d’une même région sont coordonnées au niveau international. La France et la Belgique ont déjà déposé une demande en ce sens pour la zone de la mer du Nord, que les Pays-Bas pourraient rejoindre.
La garde côtière est un partenaire important dans les opérations de sauvetage et, avec d'autres services dont le Département de l'Agriculture et de la Pêche, elle est également responsable du contrôle de la pêche en mer. De nouvelles techniques sont utilisées à cette fin : les moyens numériques sont de plus en plus utilisés. La coopération et le travail d'équipe sont importants dans ce domaine, tout comme la sensibilisation et le soutien aux pêcheurs, ainsi que l'aide à la compréhension de réglementations souvent complexes. Cette présidence a également prouvé que la coopération au niveau européen et avec des pays tels que le Royaume-Uni et la Norvège est également essentielle.
La Ministre de la Pêche Hilde Crevits: “Plusieurs partenaires, dont la Garde côtière et les services de contrôle flamands, collaborent à l'inspection des navires de pêche en mer. En unissant nos forces et en travaillant en étroite collaboration transfrontalière, nous augmentons l’efficacité de nos inspections, avec des techniques innovantes, dans l'intérêt de l'avenir de la pêche. Ces contrôles sont nécessaires pour vérifier si les pêcheurs respectent les réglementations et parallèlement, nous assistons les pêcheurs pour les guider à travers des réglementations parfois compliquées. Nous investissons également beaucoup dans la recherche et l'innovation afin d'affiner la collecte des données en mer et d'aider les pêcheurs à faire des déclarations correctes. Enfin, en collaboration avec de nombreux partenaires, nous avons également pour mission de garantir la sécurité en mer 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. ”
Dans le domaine de la sécurité maritime et de l'application de la loi, la Belgique a également manifesté son souhait de participer à un programme d'échange et de formation qui aura lieu du 1er février 2024 à 2025. Les participants pourront suivre une semaine de formation dans un service administratif ou opérationnel de la garde côtière d'un autre État membre.
Aujourd’hui à Knokke, la Belgique a passé le flambeau de la présidence européenne au Portugal. Les Portugais João Aresta et Jorge Bolas ont reçu le drapeau européen des mains de Nathalie Balcaen et Piet Pieters. Notre pays participera aux groupes de travail organisés par la Garde côtière portugaise au cours des prochains mois.